Fin d’une idylle, Paris 19, rue de Belleville, Décembre 2022

M8
2 min readMay 10, 2022
Photo by Joanna Kosinska on Unsplash

Je ne sais pas quelle était la première fois de leur rencontre ? Ils avaient
dû se découvrir, comme certains, au hasard d’une application ou d’un
site de rencontre… Ils avaient bu dans le regard de leurs yeux plus que
dans le verre auquel s’accrochaient leurs doigts impatients et tactiles. Le
coup de foudre avait dû être immédiat. L’électricité dans l’air les avait
ôté à tout ce qui faisait l’alentours. Le monde n’existait plus que par le
lien qui les maintenait dans leur transe. L’un des deux s’était laissé
tomber dans les filets de l’autre, tissés par huit doigts qui auraient pu
donner une naissance. L’autre entretenait le brasier de l’insouciance
dans le musée de ses rêves, guettant l’intensité de leur rencontre et
entretenant la chaleur de leurs émois.
Pour beaucoup, ils devaient être un joli couple, original… Ils se
voyaient sur des airs de rendez-vous d’alcôve. Chacun aurait pu voir
deux créatures dans un même lieu, alors que c’était bien une relation
d’amour.

Un soir l’idylle s’emplit de la terreur des Hommes… Le fait d’aimer,
dans ce lieu des mets, n’était plus souhaité. L’autre était peut-être
complice. Une main du destin, faussement innocente, acheva la relation
en séparant les deux êtres.

Les jours qui suivirent, celui qui vivait de chaleur, perdit toute
température. Il était toujours là, fort, d’acier, et sa vie ne serait jamais
perturbée. Celui qui vivait de tisser à attirer les autres, avait disparu
autre part, quelque part… Peut-être était-il mort. La pièce, elle, était
devenue froide.

Qui aurait pu croire qu’un arachnide, bénit du huit, aurait pu entretenir
une liaison avec une armure d’acier accrochée au mur de ses rêves…
L’araignée et le radiateur se font métaphore des hommes, qui pensent
que leur amour peut leur survivre...

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