L’humanité en occident a désormais à cœur de sauver la Nature… L’humanité veut surtout sauver sa peau, et son idéal de Nature. Et pour cela, nous nous engouffrons dans une dynamique qui nous écartèle.
Si l’on dit qu’il faut se soumettre à la Nature pour la sauver, on dit aussi que nous sommes les seuls à pouvoir agir pour la sauver, comme si l’Homme était au dessus de tout…
Les lois de la Nature ? Respect ou transgression ?
L’antiquité a transmis au monde occidental deux modes de pensée.
Le premier est celui des grecs, pour qui la Nature indique en partie les lois de la Cité. La Cité Grecque s’implante là où la nature le permet.
Le second est celui des romains, pour qui la nature porte des enseignements qui permettent à l’Homme de la maîtriser. La cité romaine s’implante là où l’Homme le souhaite. Les techniques (dont l’irrigation) rendront cela possible.
Nous viennent alors deux manières de voir notre rapport à la Nature. Un rapport où l’Homme respecte les règles, et un rapport où l’Homme maîtrise les règles.
Où se situe la pensée écologique occidentale ?
Quel mode de pensée pour l’écologie occidentale ?
Greta Thunberg représente certainement la figure la plus iconique d’une dynamique écologique occidentale : celle de la préservation des écosystèmes et de la nature. Le mode de pensée qu’elle insuffle, semble plutôt être celui de la pensée Grecque. Elle dévalorise l’idée de maîtrise de la Nature : la technique, l’industrie, l’économie ont porté préjudice à la nature :
Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !
(Discours à l’ONU, sommet consacré au changement climatique à New York, lundi 23 septembre 2019, Greta Thunberg)
Nous ne respectons pas la nature, nous agissons contre elle et nous sommes responsables du réchauffement climatique.
Mais surtout, l’Homme est seul capable de limiter la casse ou d’arrêter la machine…
Et c’est cela qui pose problème. La posture que nous adoptons exprime l’inverse de l’idée que nous voulons servir.
Pour une cohérence de la démarche.
Dire que la Nature a besoin d’être sauvée, c’est se positionner finalement dans une pensée de maîtrise de la Nature. Comme si, elle attendait, passive, d’être sauvée.
Il y a donc un désaccord profond entre l’idée de l’action écologique occidentale (respecter la nature) et la forme des messages qu’elle endosse (maîtriser la Nature).
Dans cette continuité, vouloir voir la Nature vierge des impacts environnementaux de l’Homme, c’est nier que l’action de l’Homme est de toute façon régie par les lois de la Nature.
Cette bouteille de plastique, plus iconique encore de Greta, et qui flotte dans les océans, existe, parce que la nature a doté l’Homme de capacités lui ayant permis de faire exister une bouteille de plastique…
Une belle forêt verdoyante, des mers sans plastique, et des espèces vivantes non menacées d’extinction, résonnent plus comme le souhait (sûrement pieux) de nous tous, humains, d’avoir une nature vierge de nos défis et de nos activités. Mais quand bien même, ce monde qui nous est beau, mais surtout vital, viendrait à disparaître, la Nature et la Vie continueront avec des desseins qui nous sont supérieurs. Nous cherchons avant tout à sauver notre peau, et le monde tel que l’on aimerait qu’il existe.
Vous l’aurez compris ce texte ne vise qu’à poser la question du sens de nos actions.
Arrêtons donc de nous donner bonne conscience, arrêtons de nous faire sauveur de la Nature. Acceptons que nous ne serons jamais que des créatures vivantes soumises aux lois de la Nature, avec ou sans plastique. Et que surtout, nous cherchons à nous sauver et à sauver une Nature idéalisées par l’Homme…
Texte intéressant sur la pensée grecque et latine :
L’héritage de la pensée grecque et latine (Prépa HEC, Romain TREFFEL)